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Libération

Procès sur mesure à Tachkent

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Quinze personnes accusées d'avoir fomenté les émeutes d'Andijan, en mai.
publié le 21 septembre 2005 à 3h46

Comme dans un remake des procès staliniens de Moscou, les quinze hommes accusés d'avoir organisé, en mai, les émeutes sanglantes d'Andijan, en Ouzbékistan, ont tous plaidé coupables au premier jour de leur procès qui s'est ouvert hier à Tachkent. Ces aveux étaient nécessaires pour accréditer la thèse du pouvoir qui impute cette révolte aux agissements d'islamistes, appuyés de l'extérieur, et rejette comme infondées toutes les critiques reprochant aux forces de sécurité d'avoir tiré de manière indiscriminée dans la foule.

Etat islamique. Les accusés, douze Ouzbeks et trois Kirghizes, âgés de 20 à 30 ans, ont répondu coupables pour les quarante chefs d'accusation retenus contre eux, dont les plus graves sont terrorisme, meurtre d'otages, appartenance à des groupes extrémistes religieux et atteinte à l'ordre constitutionnel du pays. Leur but, selon le procureur, était de soulever la population pour renverser le pouvoir et créer un Etat islamique.

Dans la nuit du 12 au 13 mai, un groupe armé avait attaqué la prison d'Andijan et libéré 23 hommes d'affaires accusés d'être des islamistes. Ils avaient ensuite occupé des bâtiments administratifs, prenant en otages des fonctionnaires, tandis qu'une foule de protestataires, lançant des mots d'ordre contre la misère et le chômage, se rassemblait au centre-ville. Le président Islam Karimov avait refusé de venir leur parler et les forces de l'ordre avaient tiré dans la foule. Le bilan officiel est contesté par les organisations des droits d