Londres de notre correspondante
Pas question pour le gouvernement britannique d'admettre que la situation en Irak dérape de plus en plus, non seulement à Bagdad, mais également au Sud. La violente et spectaculaire opération de libération de deux militaires britanniques du Spécial Air Service (SAS, forces spéciales) n'est qu'un «incident». Les images de la foule en colère, jetant des cocktails Molotov sur un blindé enflammé, qui ont profondément choqué en Grande-Bretagne, ne refléteraient pas la situation : il s'agissait de «250 personnes isolées sur une population de 1,5 million» d'habitants. Quant à la coopération entre le gouvernement irakien et Londres, elle reste entière, de pleine confiance, «épaule contre épaule». Des messages lénifiants délivrés à l'issue de la rencontre organisée hier en urgence, entre le ministre de la Défense britannique, John Reid, et le président irakien, Ibrahim al-Jaafari. «Bien que nous prenions au sérieux ce qui s'est passé (à Bassora, ndlr), et je soutiens tout ce que notre commandant sur place a fait, ne cherchons pas à prétendre que cet incident reflète l'ensemble de la force de police irakienne», a ainsi affirmé le ministre. Fermez le ban !
Juste cause. Cette attitude de déni, cet exercice répétitif qui consiste à persuader les Britanniques qu'ils sont toujours en Irak pour une juste cause la formation de forces de sécurité et la construction d'un état démocratique irrite pourtant de plus en plus. Le Guardian en appelait hier aux mots d