La paix au Darfour d'ici à la fin de l'année ? C'est l'objectif du nouveau gouvernement d'union nationale, le premier de l'histoire du Soudan, qui doit prêter serment jeudi. Des pourparlers ont repris la semaine dernière à Abuja, au Nigeria, sous l'égide de l'Union africaine. Après deux ans et demi de guerre civile entre Arabes (au pouvoir) et tribus africaines, le conflit dans l'immense province occidentale du Soudan est arrivé à une sorte de statu quo. Le pouvoir central, allié aux tribus arabes locales dont les milices Jenjawids ont combattu aux côtés de l'armée, contrôle les grandes villes et les grands axes. Ses avions lui assurent une supériorité militaire. Mais Khartoum ne peut plus lancer d'offensive majeure comme en décembre-janvier derniers, à cause de la pression internationale et de la présence des observateurs militaires de l'Union africaine.
Bastion assiégé. Après ses succès initiaux, la guérilla a été très affaiblie par les contre-offensives gouvernementales. Son bastion du djebel Marra est assiégé et attaqué quotidiennement. Plus inquiétant, la guérilla, au départ divisée en deux grands groupes, se morcelle : si le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE), contrôlé par des proches de l'opposant islamiste Hassan al-Tourabi, reste relativement structuré, le Mouvement de libération du Soudan (MLS) est de plus en plus tiraillé entre ses composantes four et zaghawa, les deux grandes tribus africaines qui le composent... Khartoum attise les dissidences en sous-m