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Libération

L'insécurité aérienne plombe la Colombie

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Alors que les crashs se multiplient, tous les vols, hors avions de ligne, sont suspendus.
publié le 22 septembre 2005 à 3h47

Bogotá de notre correspondant

Plus d'un mois après l'accident du charter de la West Caribbean, dans lequel ont péri 152 passagers martiniquais et leur équipage, les cieux colombiens restent plombés. Deux nouveaux crashs se sont produits à quelques jours d'intervalle. Le 1er septembre, les 8 passagers et membres d'équipage d'un bimoteur privé sont morts dans l'incendie de leur appareil, après un atterrissage d'urgence. Cinq jours plus tard, deux avions utilisés pour l'aspersion d'herbicide se heurtaient en vol. Dernier avatar mardi avec le détournement d'un avion de ligne sur un vol interne par un handicapé physique aidé de son fils. Armés de grenades, ils ont retenu les 25 passagers pendant plusieurs heures sur la piste de l'aéroport militaire de Bogotá avant de se rendre aux autorités, à qui le père exigeait une pension d'invalidité. Il avait échappé aux contrôles d'embarquement en arguant de son handicap. La série noire a provoqué des débats parlementaires et entraîné la suspension temporaire de tous les vols qui ne soient pas de ligne.

Mais l'alarme, selon plusieurs documents, aurait dû être donnée bien plus tôt. Dès mai 2004, l'aviation civile américaine, la FAA, s'inquiétait dans un mail interne de la sécurité aérienne en Colombie, «en déclin depuis plus d'un an» et affectée par des «problèmes sévères». En avril, le patron de la sécurité du pays, Fernando Sanclemente, reconnaissait que son organisme «ne dispose pas de personnel pour les activités d'inspection [...] confor