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Libération

«C'est atroce comme ces gens ont empoisonné son esprit»

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Samantha, veuve d'un kamikaze de Londres, témoigne dans le «Sun»:
publié le 24 septembre 2005 à 3h49

«Un jour, j'aurai à dire aux enfants ce que leur père a fait.» La citation est imprimée en grosses lettres et mange les trois quarts d'une page : c'est le style du Sun, premier quotidien populaire britannique, qui publiait hier une «exclusivité mondiale», en l'occurrence le témoignage de la très jeune épouse de Germaine Lindsay, 19 ans, l'un des quatre kamikazes des attentats du 7 juillet à Londres. C'est lui qui a porté la bombe dans le tunnel de la Picadilly Line, tuant 26 personnes près de la gare de King's Cross. Le coup éditorial du Sun s'accompagne d'une mise en scène douteuse puisque Samantha porte un foulard, visage dévoilé en une, mais se retrouve parée d'un voile rigoureux qui ne laisse apparaître que ses yeux en pages intérieures.

Samantha Lewthwaite avait un bébé de 14 mois, Abdullah, quand les bombes ont explosé, et vient de donner naissance à une fille, Ruqayyah. Son histoire donne une idée du saisissement des Britanniques, face au basculement dans le terrorisme des quatre membres du commando, nés ou élevés sur le sol anglais.

Convertis. Samantha est une jeune fille britannique ordinaire, son père est un militaire, sa mère est originaire d'Irlande du Nord, on la suppose protestante, mais le Sun ne le précise pas. Elle intègre l'Ecole des études africaines et orientales de l'université de Londres à l'âge de 18 ans. Elle se convertit alors à l'islam, prenant le nom d'Asmantara et se lie avec Germaine par e-mail. D'origine jamaïcaine, il s'est égale