Malgré une famine persistante, la Corée du Nord a demandé, mercredi, au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, de mettre un terme à l'aide humanitaire d'urgence dont elle bénéficie depuis dix ans. Apportée par le Programme alimentaire mondial (PAM), celle-ci comprend une aide médicale et des distributions de nourriture qui alimentent aujourd'hui 6,5 millions d'habitants sur une population de 23 millions. «Les autorités nord-coréennes nous ont fixé la date du 1er janvier 2006 pour interrompre toute notre aide humanitaire», expliquait, vendredi à Libération, la porte-parole du PAM à Genève, Christiane Berthiaume, en notant toutefois que cette exigence ne concerne pas l'aide dite «au développement».
Appel urgent. Ce coup de théâtre du régime stalinien survient alors que le pays est loin de s'être débarrassé de la grave pénurie alimentaire qu'il connaît depuis 1995 dans ses premières années, la famine a fauché entre 2 et 3 millions de personnes, selon des experts. Voilà deux mois à peine, le 9 août, le PAM lançait un appel urgent en affirmant que «plus de 3 millions de Nord-Coréens seront menacés par la faim» dès novembre 2005 si l'aide internationale n'augmentait pas. «La crise alimentaire est particulièrement grave cette année en raison du manque d'aliments de base à des prix abordables», affirmait alors le directeur exécutif du PAM, James Morris. Les autorités nord-coréennes, elles, assurent qu'au contraire tout va bien. «La moisson cette année a été très bonne, a lancé je