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Libération

La Pologne, terre sans gauche

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Au pouvoir depuis quatre ans, les sociaux-démocrates n'ont pu proposer de vrai changement.
publié le 26 septembre 2005 à 3h49

Une gauche laminée, une droite omnipotente : les législatives qui se sont déroulées hier en Pologne ont chamboulé la scène politique. La gauche, au pouvoir depuis quatre ans, a payé pour la corruption qui la gangrenait, mais aussi pour son incapacité à se renouveler et à proposer une véritable alternative. La droite a bénéficié du mécontentement, promettant de résoudre le chômage et de mieux défendre l'intérêt national.

Alternance. A chaque scrutin parlementaire depuis le retour de la démocratie, en 1989, les Polonais ont choisi l'alternance. Aucun gouvernement n'a été reconduit, emporté par le coût social des réformes. Mais cette fois, la bourrasque a soufflé encore plus fort. La Pologne, qui a le chômage le plus important de l'Union européenne (17,8 %), se retrouve avec une gauche presque sans voix. Paradoxalement, c'est l'un des deux partis de droite arrivés en tête ­ Droit et justice ­ qui a repris le discours social traditionnel.

La marginalisation des sociaux-démocrates du SLD (parti créé en 1990 sur les ruines du PC) a plusieurs explications. D'abord, les affaires qui ont émaillé leur règne ­ autour de la première société pétrolière du pays ou de la privatisation de la télé ­ les ont discrédités. Ensuite, ils ont échoué à réinventer un projet de gauche, oscillant entre des réformes économiques libérales et le souci de ne pas décevoir leur électorat, attaché aux acquis sociaux. «On a buté sur le chômage et les disparités sociales, regrettait Wlodzimierz Cimoszewicz, cand