Rome de notre correspondant
Au risque d'être démasqué et excommunié, l'un des cardinaux électeurs a parlé. Cinq mois après l'accession de Joseph Ratzinger au trône de saint Pierre, l'un des princes de l'Eglise vient en effet de révéler, de manière anonyme et sans donner ses raisons, les dessous du conclave. Les batailles entre clans, les rapports de force et le déroulement des quatre tours de scrutin, tout y est. Jamais auparavant une «Gorge profonde» du Vatican n'avait confié, avec un tel luxe de détails, des extraits de son journal intime, décrivant minutieusement les journées qui ont abouti à la désignation de Benoît XVI, le 265e souverain pontife. Pour l'heure, le Vatican fait le dos rond. Dans l'entourage du pape, on préfère ne faire aucun commentaire.
«Panzerkardinal». On savait jusqu'à présent que Joseph Ratzinger avait été élu rapidement, le mardi 19 avril, dès le deuxième jour du conclave et à l'issue du quatrième tour de scrutin. Tout laissait donc penser que le préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi, surnommé «le Panzerkardinal», n'avait pas eu de véritable adversaire capable de remettre en cause son élection. Les révélations anonymes du prélat dans la très sérieuse revue de géopolitique Limes indiquent au contraire que la bataille a été sérieuse dans l'enceinte de la chapelle Sixtine, avec un challenger surprise, le cardinal de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio. «L'issue du conclave semble encore ouverte», note ainsi dans son journal le mystérieux car