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Libération

L'ONU dénonce la répression au Togo

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Entre 400 et 500 morts dans les exactions après l'élection de Faure Gnassingbé.
publié le 27 septembre 2005 à 3h51

Ce n'est qu'une confirmation de l'ampleur des violations des droits de l'homme commises au Togo au printemps dernier, mais ­ cette fois ­ elle émane des Nations unies. Dans un rapport rendu public hier, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme chiffre «entre 400 et 500» le nombre de tués entre le décès du président Gnassingbé Eyadéma, le 5 février 2005, et l'entrée en fonction de son fils Faure Gnassingbé, le 5 mai. Les enquêteurs de l'ONU, qui se sont rendus sur place durant dix jours en juin, évoquent «un degré jamais enregistré de violence» dans un pays où celle-ci avait pourtant été érigée en système de gouvernement depuis des décennies. Prudente, la mission de l'ONU recourt systématiquement au conditionnel dans ses attendus, sans pour autant mâcher ses mots.

Sans surprise, c'est le pouvoir de Lomé qui, à la lecture du rapport, porte la principale responsabilité dans les exactions, même si l'opposition n'est pas exempte de tout reproche. Après la proclamation de la victoire contestée de Faure Gnassingbé, le 26 avril, et la réaction violente de nombreux jeunes adversaires du régime, «les forces de l'ordre en coordination avec des militants du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais, ont déclenché des actions de riposte d'une grande violence». L'ONU évoque l'existence de «commandos de l'armée chargés avec des véhicules préparés à cet effet non seulement d'écraser des manifestants et des militants, mais également de ramasser et de faire disparaître systématiq