Londres de notre correspondante
Le jeu politique est souvent une question d'habillage. Tony Blair en joue à merveille. Le Premier ministre britannique a tracé hier, devant les délégués travaillistes rassemblés à Brighton pour la conférence annuelle du parti, ce que seraient les grandes lignes de son troisième mandat, en se centrant essentiellement sur les réformes intérieures et les vertus de l'adaptation au XXIe siècle. Un discours redouté par certains syndicalistes et ceux qui trouvent que le New Labour embrasse décidément à trop grande bouche les lois du marché. Certains auraient voulu discuter de la globalisation et de ses effets : «Nous pourrions aussi bien discuter de savoir si l'automne suit l'été. Ils ne discutent pas de cela en Chine», a-t-il ironisé hier, en souhaitant un Royaume-Uni qui s'adapte et qui change, vantant les mérites du modèle libéral, et insistant sur le fait que ceux qui tirent profit de cette globalisation sont «rapides à s'adapter, lents à se plaindre».
Les mêmes tenants d'un retour aux valeurs d'antan en ont été pour leurs frais sur la question des services publics. Depuis le début du mois de septembre, les poids lourds de son gouvernement ont insisté sur la nécessité d'en poursuivre la réforme. Pour réduire les fameuses listes d'attente qui contraignent les Britanniques à patienter de longues semaines avant de pouvoir se faire opérer, la ministre de la Santé veut transférer un certain nombre de plateaux chirurgicaux du National Health Service, sac