Washington de notre correspondant
Depuis le début de la semaine, dans une salle du tribunal de Harrisburg, en Pennsylvanie, se joue un affrontement sur un des sujets politico-religieux les plus sensibles du moment. Il oppose les tenants de l'«intelligent design» à ceux de l'évolution darwinienne. Selon les premiers, généralement des chrétiens fondamentalistes, la vie est trop complexe pour être expliquée par le processus de sélection décrit par Darwin : il faut donc qu'elle ait été créée par une «intelligence» supérieure (Dieu, par exemple). Ils se bagarrent pour introduire leur thèse une forme light du créationnisme dans les programmes scolaires.
Théorie alternative. L'an dernier, ils ont marqué un point dans une petite ville de Pennsylvanie, à trois quarts d'heure de route vers le sud de Harrisburg. Le conseil scolaire de Dover a en effet imposé aux enseignants de biologie de mentionner aux élèves de troisième l'existence du «dessein intelligent» comme théorie alternative à Darwin. Pour la première fois dans une école publique, un texte appelle les élèves à faire preuve d'esprit critique sur le darwinisme et leur conseille de se faire eux-mêmes une opinion en les renvoyant au vade-mecum des créationnistes new look, Des pandas et des hommes. Des parents d'élèves, contestant la décision, l'ont attaqué en justice, avec l'appui de diverses associations, comme l'Union américaine des libertés civiques (Aclu). La bataille de Dover est devenue un symbole. «En essayant d'utiliser