Comment dire non à la paix et à la réconciliation nationale? En organisant un référendum sur le sujet, Abdelaziz Bouteflika savait jouer sur du velours dans un pays sortant (pas tout à fait) de plus d'une décennie de terribles affrontements. Les Algériens, épuisés par cette «sale guerre», n'aspirent en effet qu'à revivre et à assurer un avenir moins sombre à leurs enfants.
Une campagne référendaire à sens unique a fait le reste. Basée sur le culte de la personnalité, elle a utilisé tous les moyens financiers et médiatiques de l'Etat et les vieilles méthodes du parti unique, avec réquisitions d'autobus pour amener des milliers de fonctionnaires aux meetings présidentiels. Le suspense ne réside donc pas dans des résultats courus d'avance, mais dans le taux de participation. Car ce dernier, s'il n'était l'objet de tous les tripatouillages, pourrait traduire la lassitude des Algériens face à des scrutins qui ne changent rien à leur vie.
Hommage. Si ce référendum vise en principe à consacrer le retour à la paix, ses enjeux réels sont ailleurs. Le chef de l'Etat entend utiliser une victoire annoncée pour accréditer l'image d'un pays pacifié et tourner la page de la «sale guerre». C'est indispensable pour assurer l'impunité de généraux si hantés par le «syndrome Pinochet» qu'ils avaient fait de ce point une condition sine qua non pour ne pas s'opposer au second mandat de Bouteflika en 2004. Les «décideurs» militaires peuvent être satisfaits: la charte adresse un vibr