Dresde envoyée spéciale
Toute l'Allemagne a déjà décroché ses panneaux électoraux. Sauf Dresde. Dans la Pragerstrasse, l'artère centrale de la capitale saxonne, le SPD et la CDU ont même dû ajouter en catastrophe des «Schröder» ici et des «Merkel» là. Le chancelier et son opposante, qui estiment tous les deux avoir gagné les élections du 18 septembre, ont décidé de faire une dernière apparition électorale dans cette ville de l'ex-RDA, demain. Dimanche, 219 000 électeurs de la circonscription n° 160 de Dresde-I, soit une moitié de la ville, sont appelés aux urnes.
«Miracle». Ils n'avaient pas pu voter comme le reste de l'Allemagne, le 18 septembre, en raison du décès d'une candidate néonazie pendant la campagne. Ce retour sur le devant de la scène du NPD laisse un goût amer. Il y a un an, l'entrée de 12 députés néonazis au parlement régional de Saxe, avec 9,2 % des voix, avait eu un écho international. En d'autres temps, la candidature à Dresde de Franz Schönhuber, 82 ans, star déchue de l'extrême droite ouest-allemande, aurait peut-être émoustillé les médias. Mais depuis dix jours, un seul sujet passionne l'Allemagne : lequel des deux lâchera prise le premier, d'«Angie» ou de «Gerd» ? En septembre 2002, Gerhard Schröder avait gagné les élections ric-rac, grâce à la crue de l'Elbe. «Je ne vois pas comment ce miracle peut se répéter, commente Klaus Hirschnitz, le secrétaire général du SPD à Dresde. La CDU a 450 000 voix d'avance et trois sièges de plus que nous au Bundestag, il