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Libération

Algérie: «Même les grands-pères décédés ont voté»

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publié le 1er octobre 2005 à 3h55

Le référendum sur la paix et la réconciliation aura surtout été pour Abdelaziz Bouteflika l'occasion de se réconcilier avec les vieilles pratiques ­ et scores ­ du parti unique : 97,36 % de oui et 79,76 % de participation, sauf en Kabylie, où il n'a pas atteint 12 %. Les résultats officiels du vote de jeudi auront été au diapason d'une campagne où autobus et fonctionnaires ont été réquisitionnés pour garantir l'enthousiasme des meetings présidentiels.

«Record». Abdelwahab, un militant des droits de l'homme, s'en amuse : «Normal : "on" se retrouve à avoir tous voté, alors que les bureaux de vote de l'Algérois étaient quasi déserts et que, parfois, les gens ne savaient pas où ils se trouvaient. Même les grands-pères décédés ont voté !» Avec son fils, il a passé la journée à «tourner» dans la capitale et sa périphérie. Ils ont fait le même constat que la plupart des observateurs présents à Alger : une affluence bien faible pour une participation si importante. Yazid Zerhouni, le ministre de l'Intérieur, a, lui, insisté sur le score «record d'Alger : 71,83 %», ainsi que sur celui ­ «record» aussi ­ des villes les plus touchées par le terrorisme. Or, l'après-midi du vote, l'AFP notait que les gens s'étaient peu déplacés dans ces villes martyres. Sur la côte ouest d'Alger, des bus frappés du portrait de Bouteflika et du slogan «Pour l'Algérie» faisaient même la navette entre les quartiers populaires et les centres de vote pour rameuter les électeurs...

«Ces résultats, connus d'avanc