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Libération

Bush nomme une «pitbull» à la Cour suprême

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La nomination d'Harriet Miers pourrait modifier l'équilibre politique de l'institution.
publié le 4 octobre 2005 à 3h56

Washington de notre correspondant

Pour remplacer Sandra Day O'Connor, juge de la Cour suprême qui a décidé de prendre sa retraite, George W. Bush a choisi une autre femme, Harriet Miers. Celle-ci n'a jamais été juge, c'est une avocate de 60 ans. Le président américain n'est pas allé très loin pour la trouver : Miers est sa conseillère juridique à la Maison Blanche et l'une de ses fidèles. Elle est la première femme à avoir été élue présidente du barreau du Texas, en 1992. En 1996, Bush l'avait affectueusement surnommée «la pitbull, pointure 37».

A la différence du Président, les sénateurs, qui devront confirmer Miers, disposeront de peu d'éléments pour se faire un jugement. N'étant pas juge, elle n'a pas laissé de jurisprudence qu'ils puissent décortiquer. Ses positions sur les questions les plus sensibles comme l'avortement ne sont pas bien connues.

Jeudi dernier, le nouveau président de la Cour suprême, John Roberts, a prêté serment. Ce dernier remplaçait un juge conservateur, William Rehnquist, son arrivée n'a donc pas modifié l'équilibre de la Cour. Harriet Miers, en revanche, succède à une juge modérée qui votait tantôt avec les conservateurs, tantôt avec les progressistes. Sa nomination pourrait donc faire pencher la balance, avec des conséquences durables dans la vie des Américains.

Les neuf juges de la Cour sont nommés à vie et ils interviennent sur des sujets de société souvent très sensibles : ce sont eux qui ont imposé la déségrégation des écoles, autorisé l'avortemen