Les droits de l'homme s'arrêtent-ils à certaines frontières du Maghreb ? Ces derniers semblent en tout cas un tel casse-tête pour la diplomatie française qu'ils la poussent à des revirements remarqués, quand ce n'est pas à une pratique à géométrie variable. En témoignent les déclarations faites samedi à Tunis par Philippe Douste-Blazy, le ministre des Affaires étrangères, qui ont rompu avec la complaisance de Paris envers le régime de Zine Ben Ali. «La France considère que la question des droits de l'homme constitue un élément du dialogue politique entre nos deux pays (...), mais aussi avec l'Union européenne dans le cadre de l'accord d'association. Nous souhaitons que la Ligue tunisienne des droits de l'homme (harcelée par le régime de Ben Ali, ndlr) et les autres organisations non gouvernementales puissent continuer à apporter leur contribution à la promotion des droits de l'homme et des libertés publiques», a affirmé le ministre français. Et de préciser s'être «très clairement exprimé» sur ce problème avec son homologue tunisien, Abdelwahab Abdallah, lui faisant part du souhait français de voir «la situation de la Ligue se normaliser», allusion au bras de fer entre Tunis et cette organisation. Un ton très différent de celui employé par Jacques Chirac, en décembre 2003 à Tunis. Le Président avait alors soulevé une tempête en délivrant un blanc-seing à la politique de Ben Ali au moment où l'avocate Rhadia Nasraoui en était à son cinquante et unième jour de grève de la faim
Maghreb : la diplomatie française à géométrie variable
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par José GARÇON
publié le 5 octobre 2005 à 3h58
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