Milan envoyé spécial
La lettre de fermeture de l'école arabe de via Quaranta est arrivée quelques jours à peine avant la rentrée, début septembre. «Locaux inadéquats pour des motifs d'hygiène», a justifié la mairie de Milan, interdisant aux élèves d'y reprendre les cours. Durant près d'un mois les quelque 450 enfants âgés de 3 à 13 ans, pour la plupart égyptiens, qui fréquentaient l'établissement, situé dans les quartiers sud de la ville, ont ainsi été priés de rester chez eux ou d'intégrer une structure publique. Repaire d'extrémistes islamistes pour certains, le centre de via Quaranta est devenu en quelques semaines l'école de la discorde en Italie.
En toute illégalité. Depuis la décision des autorités municipales, seuls quelques adultes avec leurs longues barbes, robes et coiffes traditionnelles des salafistes pour certains, ont continué de franchir, à l'heure de la prière, la grande porte en fer grise de l'usine désaffectée. La mosquée au rez-de-chaussée de l'anonyme bâtiment en brique rouge n'a cessé d'accueillir les fidèles visiblement agacés par les regards étrangers. Les salles de classe, situées au premier étage, elles, sont restées fermées. «Nous ne pouvions continuer à tolérer une école clandestine», explique l'adjoint au maire (Forza Italia de Berlusconi) chargé de l'éducation et de l'enfance, Bruno Simini. Au numéro 54 de via Quaranta, aucune plaque n'a jamais signalé la présence d'un établissement scolaire. Depuis une dizaine d'années, le centre s'est ainsi dével