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Libération

Antiterrorisme : le Sénat défie George Bush

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Un texte encadrant les interrogatoires de prisonniers a été voté.
publié le 7 octobre 2005 à 4h00

Washington de notre correspondant

En votant mercredi soir un texte encadrant les interrogatoires des prisonniers de guerre par les forces américaines, le Sénat a défié la Maison Blanche. Depuis cet été, celle-ci bataillait pour éviter un tel vote, considérant qu'il «restreindrait l'autorité du Président dans la défense des Américains contre le terrorisme». Le vice-président, Dick Cheney, était lui-même intervenu pour tenter de convaincre des sénateurs. Mais l'influent John McCain, sénateur républicain de l'Arizona, a mené avec succès la campagne en faveur du texte, qui a été voté mercredi soir par quatre-vingt-dix sénateurs (sur cent).

John McCain, ancien rival de George W. Bush aux primaires républicaines de 2000, est bien placé pour convaincre : il a passé plusieurs années en captivité, pendant la guerre du Vietnam. John McCain a déclaré : «[Je suis dévasté chaque fois que] nous autorisons ou encourageons nos soldats à oublier ce qui fait notre plus grande force : le fait que nous soyons différents et meilleurs que nos ennemis.»

Que la plupart des républicains aient décidé de le suivre, contre l'avis de la Maison Blanche, reflète également l'agacement qui règne actuellement sur la colline du Capitole vis-à-vis de la politique de Bush et particulièrement de sa conduite de la guerre en Irak. Sur la défensive, le Président, hier matin, a donné un discours sombre devant le National Endowment for Democracy. L'Irak, a-t-il répété, constitue le «front central» de la guerre contre le