Le Caire de notre correspondante
Un mois après la première présidentielle multipartite de l'histoire d'Egypte, certains affichent leur contentement. Proches de l'Etat ou membres du Parti national démocrate (PND) d'Hosni Moubarak, ils estiment que l'Egypte connaît une vraie révolution. «Il reste encore des progrès à faire, mais le pays a basculé vers la démocratie», se réjouissait un haut fonctionnaire, en marge du congrès annuel du PND, la semaine dernière au Caire.
Interdits. Puis il y a les autres, qui doutent. Un constat partagé par le groupe de réflexion politique International Crisis Group, qui publie un rapport sans concession sur une réforme en trompe-l'oeil qualifiée de «faux printemps égyptien». Certes, une légère brise d'ouverture souffle : les manifestations se sont multipliées, bravant les interdits de la loi d'urgence, sans que la police n'intervienne. Les slogans contre Moubarak ont trouvé leur écho jusque dans la presse, plus critique. Mais ce semblant d'ébullition masque l'absence d'une véritable réforme. Les nouvelles lois électorales verrouillent en fait le système au lieu de l'ouvrir davantage. «C'est un pluralisme de façade», explique l'auteur du rapport, Hugh Roberts, qui regrette que des pressions externes soient à l'origine de cette réforme par trop superficielle. Les conditions drastiques d'éligibilité, notamment, permettent au pouvoir de garder tout contrôle sur le processus électoral. Ainsi les électeurs n'ont pas vraiment eu de choix. A l'omnipotence