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Libération

Un tandem très solidaire en Pologne

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Vainqueur des législatives, Jaroslaw Kaczynski a refusé le poste de Premier ministre pour ne pas saboter les chances de son jumeau Lech, candidat à la présidentielle de dimanche.
publié le 7 octobre 2005 à 3h59

Varsovie de notre correspondante

Il y a quarante-trois ans, les jumeaux Lech et Jaroslaw Kaczynski jouaient dans un film pour enfants où ils chantaient en choeur : «Nous voilà, deux voyous ! Dans tout le pays, y a pas plus malins que nous.» Inspiré d'un classique de la littérature enfantine polonaise, le film était intitulé Deux Petits Voyous qui ont voulu voler la lune. Au lendemain de la victoire de leur parti, Droit et justice (PiS), aux législatives du 25 septembre, les Polonais se sont rués sur ce film. Les deux petits garçons aux cheveux blonds sont toujours aussi semblables. Mais ils ont pris du poids. En tant que chef du PiS, Jaroslaw ­ celui qui n'a pas de grain de beauté sur la joue gauche et qui a un peu moins de ventre ­ a conduit le parti conservateur à la victoire aux législatives. Le 9 octobre, une autre bataille attend son frère Lech, maire de Varsovie, qui brigue la présidence face à son grand rival, le libéral Donald Tusk de la Plate-Forme civique (PO).

«Tactique». Pour ne pas nuire à son cadet de quarante-cinq minutes, Jaroslaw a renoncé à la fonction de Premier ministre qui lui revenait, désignant un personnage peu connu, Kazimierz Marcinkiewicz. La Plate-Forme civique y a vu une «tactique» pour ne pas saboter les chances de Lech à la présidentielle. Le pouvoir entre les mains d'une seule famille, «c'était bon au Moyen Age, mais depuis, les standards européens ont évolué», s'indigne Bronislaw Komorowski, un des leaders de la PO, évoquant l'hypothèse d'un Ka