Tokyo de notre correspondant
Vexée, exaspérée, la diplomatie nippone a prévenu la semaine dernière qu'en 2006 le Japon allait revoir à la baisse sa contribution à l'ONU. En 2005, Tokyo a versé 338 millions de dollars aux Nations unies (sur un budget total de 1,83 milliard de dollars). Le Japon appelle à «une répartition plus équilibrée des dépenses». Allusion à peine voilée aux faibles contributions respectives de la Chine (2,1 %) et de la Russie (1,1 %). Depuis vingt ans, il a augmenté sa contribution annuelle. Il y a dix ans, Tokyo couvrait 12,5 % du budget de l'ONU. Il en finance aujourd'hui 19,5 %. C'est moins qu'en 2000 (20,5 %) mais trois fois plus que la France, la Russie ou le Royaume-Uni.
Révision. Bien qu'il paie une lourde part du budget de l'organisation internationale (derrière les Etats-Unis), Tokyo ne récolte que des miettes du prestige qu'elle est censée garantir. Le Japon, entré aux Nations unies en 1956, appelle depuis vingt ans à une révision de la charte de l'ONU dans laquelle il reste qualifié, dans des clauses qu'il juge «discriminatoires», de «pays ennemi». Il revendique un siège permanent au Conseil de sécurité, où siègent les cinq «vainqueurs» de la Deuxième Guerre mondiale (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine et Russie). «Depuis bientôt quinze ans, souligne un diplomate du Gaïmushô (ministère nippon des Affaires étrangères), le Japon a assumé ses devoirs et responsabilités. Il a participé à des opérations de maintien de la paix, au Rwanda, au Cam