Berlin intérim
Trois longues semaines d'attente et un suspense interminable. Alors que l'Allemagne attendait pour hier soir le nom de son nouveau chancelier, droite et gauche ont décidé de repousser l'annonce officielle à aujourd'hui en fin de matinée. Dans la douleur, la conservatrice Angela Merkel devrait malgré tout devenir la nouvelle chancelière. Hier soir, tout semblait indiquer que la présidente de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), arrivée légèrement en tête aux législatives du 18 septembre, allait prendre la direction des opérations. Mais le chemin aura été long.
Bouche cousue. Hier soir, Angela Merkel et son allié bavarois Edmund Stoiber, Gerhard Schröder et le président des sociaux-démocrates (SPD), Franz Müntefering, se sont à nouveau retrouvés pour tenter de former un cabinet de «grande coalition» et définir un programme de gouvernement. Entre les deux réunions, consigne a été donnée : motus et bouche cousue. Les quatre entendent informer d'abord les instances de leurs partis. Ensuite, il sera temps d'annoncer aux Allemands quelle drôle de potion magique ils leur ont concoctée.
En attendant, rumeurs et marchandage vont bon train. Avant tout : que va faire Schröder ? Le chancelier sortant, dont le parti n'a que quatre sièges de moins que la CDU au Bundestag, pourrait bien se retrouver ministre des Affaires étrangères et... vice-chancelier. L'actuel ministre de l'Economie et du Travail, Wolfgang Clement, artisan d'une réforme contestée des allocations de chômage, se