Madrid de notre correspondant
Les déportations d'immigrés d'Afrique noire, qualifiées de «dramatiques» par les ONG, se poursuivent dans le désert marocain. La semaine dernière, Médecins sans frontières (MSF) avait alerté l'opinion sur le fait que des centaines de Subsahariens avaient été transportés par des agents de la sécurité marocaine puis abandonnés à leur sort, sans eau ni nourriture, à Bouarfa, en plein désert du sud-est du pays.
Rapatriement. Sous la pression internationale, Rabat a réagi en divisant ces Africains en deux groupes. D'un côté, les plus «chanceux», soit un millier de Maliens et de Sénégalais, ont été transférés à Oujda (au nord, près de l'Algérie) d'où, en vertu d'accords de rapatriement entre Rabat et ces deux pays, des avions de la Compagnie aérienne marocaine (RAM) ont commencé hier à les ramener à Dakar et à Bamako.
Les immigrés restants ont été embarqués dans des bus en direction de l'extrême sud-ouest du pays, dans le Sahara occidental. «Ils sont entre 1 200 et 1 500, répartis en deux convois, dont l'un a dépassé la ville d'El-Aïoun. On les emmène dans une région très inhospitalière et nous sommes très inquiets à leur sujet, confiait hier Elena Sgorbati, de MSF, à Barcelone. Ils sont menottés, maltraités par les policiers. On sait qu'il y a des femmes avec enfants, et la plupart n'ont pas mangé ni bu depuis deux jours. On les dirige vers un endroit inconnu où les ONG et les médias n'ont pas accès, même si une de nos équipes parvient pour l'instant à