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Libération

«Je suis venu pour appeler au secours, ils vont tous mourir»

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publié le 11 octobre 2005 à 4h02

Mansehra envoyée spéciale

Les onze ambulances et les deux camions pleins à craquer de nourriture, de vêtements et de médicaments sont sur la route qui mène d'Islamabad à Mansehra, ville de la province de la frontière nord-ouest. Les visages s'éclairent sur leur passage : «Voila des secours qui arrivent pour les victimes du séisme.» Les gens reconnaissent le nom inscrit sur les véhicules : «Edhi», l'homme qui a créé le plus grand réseau humanitaire du Pakistan, en cinquante ans de travail. La ville de Mansehra même a été épargnée. Mais les villages alentours ont été durement touchés, voire détruits. L'hôpital de la ville, le plus grand de la région, reçoit une grande partie des blessés venus du nord, notamment grâce aux hélicoptères de l'armée qui se chargent de les évacuer.

Vivres et couvertures. Dans le stade de Mansehra transformé en base aérienne, les militaires s'activent dans les nuages de poussière soulevés par les cinq hélicoptères. Ceux-ci partent dans les villages avec des stocks de vivres et de couvertures, puis reviennent chargés de blessés. Hurlant de douleur dans une ambulance, une fillette, tout juste arrivée par hélicoptère, est emmenée à l'hôpital, sa jambe ensanglantée enveloppée de bandages. A l'entrée, deux hommes portent sur un lit de cordes le cadavre d'une jeune femme. Quelques secondes plus tard, c'est une autre famille qui repart avec le corps d'un enfant enveloppé dans un drap. Les blessés acheminés hier par les hélicoptères attendaient les secours dep