La Haye de notre correspondante
Nouvelle confrontation aujourd'hui à Genève dans le procès intenté par les Pays-Bas à la branche suisse de l'organisation Médecins sans frontières (MSF). Au coeur du litige : le remboursement de la rançon versée pour la libération d'un humanitaire néerlandais, Arjan Erkel, enlevé le 12 août 2002 au Daguestan, dans le nord du Caucase.
A l'époque directeur des opérations de MSF-Suisse au Daguestan, Arjan Erkel a été libéré vingt mois plus tard, le 11 avril 2004, après le versement d'une rançon d'un million d'euros. Sur ce montant, l'Etat néerlandais affirme avoir «avancé» 770 000 euros à MSF-Suisse, qui n'avait pu rassembler que 230 000 euros dans des délais très brefs, au moment de payer la rançon.
Plainte. Un accord «verbal» a été passé avec l'organisation humanitaire, affirment les Affaires étrangères à La Haye une version que l'ex-otage viendra soutenir en témoignant à la barre. «Ce n'est pas une question d'argent, mais de principe, affirme Arjan Erkel. Même si aucun contrat n'a été signé, il y a eu un accord qui n'a pas été respecté. MSF doit assumer ses responsabilités vis-à-vis de ses employés.» Aux Pays-Bas, la plainte déposée en juillet 2004 contre MSF-Suisse ne suscite guère de polémique. Le gouvernement défend sa position de principe. «Les Pays-Bas ne paient pas de rançon, insiste Hannah Tigmes, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Si nous le faisions, nous mettrions un prix sur la tête de chacun de nos citoyens à l'étran