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Libération
Interview

«Tout a été conclu sans nous consulter»

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publié le 11 octobre 2005 à 4h02

Genève de notre correspondant

Le directeur général de MSF-Suisse, Christian Captier, juge que les demandes de remboursement du gouvernement néerlandais sont infondées et injustes.

Avez-vous passé un accord avec le gouvernement néerlandais pour le paiement de cette rançon ?

Non. Nous avons juste été informés, trois jours avant la libération d'Arjan, de l'accord passé entre l'ambassade néerlandaise à Moscou et des émissaires russes. A ce moment-là, nous avons dit qu'ils pouvaient aller de l'avant. Nous voulions voir Arjan libre ! Mais tout avait été conclu auparavant, sans nous consulter. Les ponts étaient totalement coupés. Nous avons ensuite accepté de jouer un rôle «logistique» dans le paiement de cette somme. Mais je le répète, nous n'avons jamais participé aux tractations.

Est-il normal que tout ceci aboutisse devant les tribunaux ? Un règlement à l'amiable est donc impossible ?

La balle est dans le camp adverse. Une proposition avait d'ailleurs été formulée, prévoyant le remboursement par MSF-Suisse de 50 % de la somme. Or La Haye l'a rejetée, ce qu'elle se garde bien de dire. Nous ne refusons pas de discuter. Nous refusons que l'Etat néerlandais nous passe la facture d'une rançon qu'il a choisi d'acquitter.

Cette proposition a toutefois aussi été contestée dans votre mouvement...

Effectivement. La direction générale de MSF-Suisse avait pris l'initiative de proposer ce remboursement partiel. Le conseil international de MSF, alors basé à Bruxelles, l'a de son côté désapprouvée.

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