Berlin intérim
Avec Angela Merkel, l'Allemagne va pour la première fois de son histoire porter une femme à la tête de son gouvernement. La grande figure du féminisme allemand, Alice Schwarzer, revient sur la désignation de cette chancelière. Journaliste et essayiste de 53 ans, Alice Schwarzer a fondé, en 1977, le mensuel féministe Emma. Outre une biographie de Romy Schneider, elle est l'auteure de plusieurs essais sur la condition des femmes en Allemagne. En français, elle a notamment publié l'Europe au féminin : personnalités d'exception, en collaboration avec la photographe Bettina Flitner (2004, éditions La Martinière). Durant la campagne électorale, Alice Schwarzer avait lancé un appel, avec plusieurs personnalités du monde littéraire et artistique, pour qu'Angela Merkel soit traitée «avec autant de fair-play et de respect» qu'un homme.
Angela Merkel, chancelière de l’Allemagne, une bonne chose pour la cause des femmes ?
Oui, c'est une percée historique qu'une femme devienne pour la première fois chef de gouvernement, quatre-vingt-sept ans après l'obtention du droit de vote pour les Allemandes et soixante ans après la chute de Hitler. C'est comme si un Noir accédait à la Maison Blanche. Toutefois, je ne crois pas qu'une chancelière agisse automatiquement mieux ou différemment qu'un chancelier.
Selon vous, la nouvelle chancelière va-t-elle faire plus pour les droits de la femme que ses prédécesseurs ?
Pas forcément. Pendant la campagne électorale, Angela Merkel a