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Libération

L'ex-homme fort de la Syrie au Liban se suicide à Damas

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publié le 13 octobre 2005 à 4h04

Les Libanais l'avaient surnommé «le Vice-Roi». Ghazi Kanaan, chef des services de renseignements syriens au Liban entre 1982 et 2002, ministre de l'Intérieur de Bachar al-Assad depuis octobre 2004, «s'est suicidé hier matin dans son bureau». Deux semaines après avoir été interrogé par la commission d'enquête internationale sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, il se serait tiré une balle dans la tête.

Interviewé quelques heures plus tôt par une radio privée libanaise, l'homme âgé de 63 ans avait une nouvelle fois réfuté toute implication syrienne dans l'attentat du 14 février. «Je veux dire sans ambiguïté que les liens tissés avec nos frères libanais reposaient sur l'amour et le respect mutuel [...]. Nous avons servi les intérêts du Liban dans l'honneur et le respect», avait-il déclaré avant d'ajouter qu'il était «possible que [sa] déclaration soit la dernière qu'[il] donne».

Réseau d'influence. Le ministre de l'Intérieur était dans une situation délicate. Au lendemain de la mort d'Hariri, les politiques libanais opposés à la tutelle de Damas, comme la majeure partie de la population, avaient accusé les services de sécurité libano-syriens d'avoir commandité, sinon orchestré, le crime. Or c'est Ghazi Kanaan qui, pendant près de vingt ans, avait mis en place et dirigé ces structures. Affecté au pays des Cèdres dès 1982, en pleine guerre civile, il avait tissé au fil des années un puissant réseau d'influence, d'intimidation et de terreur. Qualifié de «faiseur de