Muzaffarabad envoyée spéciale
Muzaffarabad, la capitale du Cachemire pakistanais, est devenue une ville-cimetière, battue par le vent et la pluie. La cité a été détruite à 70 % par le séisme et au moins 10 000 habitants ont péri, sans compter les victimes des villages alentour (le dernier bilan officiel fait état de 53 000 morts et 65 038 blessés dans le pays). Sur le stade transformé en base aérienne, des familles de rescapés ont planté leurs tentes, frêles abris qui s'envolent à chacune des allées et venues des hélicoptères. Samedi, les appareils profitaient d'une accalmie après l'orage pour reprendre les opérations de secours dans les montagnes. Les blessés arrivent en flot continu et les médecins pakistanais, qui opèrent non-stop dans les salles du stade, doivent parfois pratiquer des amputations à la chaîne.
Inquiétude. Sur la piste, deux urgentistes français ont la pénible mission de sélectionner les quelques patients qui pourront être soignés par l'équipe de volontaires du Samu arrivés lundi au Pakistan. «C'est la confusion la plus totale, confie l'un d'eux, les gens arrivent par centaines. Nous choisissons ceux que nous estimons possible de sauver. On ne peut pas faire plus.» La quarantaine de médecins et d'infirmiers du Samu, installés dans deux grandes tentes proches de la base, essaient de privilégier la qualité des soins en ne traitant qu'un petit nombre de malades. Malgré ses efforts, l'équipe reste inquiète du sort réservé à ses patients. «On ne sait pas ce que s