En Côte-d'Ivoire comme en Afghanistan, la situation se tend pour l'armée française. Selon nos informations, l'état-major vient ainsi d'envoyer des blindés en Côte-d'Ivoire. Il s'agit de neuf AMX10P, un véhicule sur chenilles de 15 tonnes. Appartenant au 16e bataillon de chasseurs, ces blindés, armés d'un canon de 20 mm, seront stationnés à Abidjan. C'est la première fois que des engins de ce type sont engagés en Afrique où, jusqu'ici, les véhicules à roues suffisaient.
Conçu pour la guerre de haute intensité en Europe, l'AMX10P sert à transporter des fantassins. «Ils nous permettront de nous affranchir plus facilement des routes», explique un officier supérieur. Mieux protégé que les traditionnels VAB (véhicules de l'avant blindé), l'AMX10P permettra d'affronter des situations militairement plus tendues, en particulier dans les rues de la capitale. «A cause du manque de protection, il y a des endroits et des moments où nous ne risquions pas nos véhicules et nos hommes», affirme un autre officier. Depuis le début de l'opération Licorne, en 2002, des militaires français avaient souhaité à plusieurs reprises mais toujours en vain l'envoi de chars Leclerc en Côte-d'Ivoire.
De retour d'une visite sur le terrain, le général Henri Bentégeat, chef d'état-major, peut constater que «la situation s'est paradoxalement détendue depuis que l'Union africaine a décidé que le président Gbagbo resterait en fonctions» plus longtemps que prévu. L'envoi des AMX10P montre que l'optimisme ne règ