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Libération

La «loi de la jungle» mine la bande de Gaza

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Emeutes, assaut contre un poste de police, le Hamas multiplie les provocations à l'encontre de l'Autorité palestinienne.
publié le 17 octobre 2005 à 4h07

Gaza envoyé spécial

Les policiers ont retroussé les manches de leurs uniformes et manient la pelle avec diligence. Pas question de se faire surprendre par la nuit sans avoir terminé un solide rempart de sacs de sable. Bâti en briques creuses, le commissariat du camp de réfugiés de Chati ne résisterait pas à un second assaut sans une amélioration substantielle de ses défenses. Murs lacérés d'éclats, fenêtres borgnes, chambranles criblés d'impacts, le poste de police a souffert. Des traces de sang maculent les escaliers qui mènent au toit. Une roquette a ouvert un trou béant dans la façade...

«Ils ont tiré pour tuer», gronde le capitaine Jamal Abdelkader. Dans un sac plastique, l'officier conserve religieusement les preuves de cette infamie : manchons de grenades à fusil, empennages de missiles, tous de facture artisanale, tous frappés de la marque de fabrique des brigades Ezzedine al-Qassem, la branche armée du Hamas. A l'évidence, les miliciens du mouvement islamiste souhaitaient signer leur forfait. Pas moins de quatre escouades ont pris le commissariat sous des feux conjugués durant près de trois heures. «Ils nous ont attaqués comme une armée, sur toutes les directions. Chaque groupe savait exactement ce qu'il avait à faire», raconte le capitaine.

Port d'armes prohibé dans les rues. Le prétexte surgit à la veille du Ramadan, début octobre. Face au distributeur de billets de la banque de Palestine, rue Nasser, au centre de Gaza, la queue s'étend sur des dizaines de mètres. Une