Berlin intérim
Toute proportion gardée, Ursula von der Leyen est un peu aux conservateurs allemands ce que Ségolène Royal est aux socialistes français : une femme politique capable de poser pour les magazines people flanquée de ses sept enfants tout en grimpant à la vitesse grand V les échelons de son parti. A 47 ans, elle vient d'être nommée ministre de la Famille du futur gouvernement d'Angela Merkel, un poste réservé au parti chrétien-démocrate (CDU) au terme de l'accord trouvé avec les sociaux-démocrates pour former une grande coalition. Avec ses longs cheveux blonds, un sourire charmeur qui fait le bonheur des photographes de presse, elle sera la caution «famille» d'une chancelière qui n'a pas d'enfant et qui s'est vu reprocher par l'épouse de son prédécesseur, Doris Schröder-Köpf, de ne pas comprendre les femmes.
Coups de pouce. Sur son bureau de future ministre l'attend un épais dossier, celui d'une natalité allemande en pleine débâcle. 40 % des femmes diplômées n'ont pas d'enfant, le taux de natalité est parmi les plus bas d'Europe : 1,35 enfant par femme seulement en 2004. Depuis des années, «nous avons complètement laissé en sommeil le thème de la famille», juge la nouvelle ministre.
Dans son programme électoral, la CDU n'a pas proposé grand-chose, si ce n'est donner des coups de pouce fiscaux aux familles avec enfants et accorder à partir de 2007 une ristourne de 50 euros par mois sur les cotisations retraite pour les jeunes parents. Mais pas un mot sur les créations