Moscou de notre correspondante
«Ce qui se joue en ce moment en Géorgie, c'est un vrai test pour savoir si on arrive vraiment à sortir du totalitarisme dans l'espace postsoviétique. C'est un test de démocratie qui vaudra aussi pour l'Ukraine ou pour la Russie !» Limogée mercredi soir, après un an et demi passé à la tête du ministère des Affaires étrangères de Géorgie, la Franco-Géorgienne Salomé Zourabichvili se montrait hier très combative.
Conflits. «Ce qui s'est passé, raconte-t-elle à Libération, c'est que le dernier bastion néobolchevique encore en place dans ce pays a tout fait, depuis le début, pour me rejeter. C'est une clique qui a ses méthodes de pouvoir, son système de corruption, et qui tient encore le Parlement. J'étais le symbole d'un corps étranger au milieu de ces gens.» L'ancienne diplomate française, choisie par le Président, Mikhaïl Saakachvili, héros de la révolution démocratique de décembre 2003, estime que son renvoi n'est pas lié à un fait précis, mais plutôt à une accumulation de conflits. «Sans doute le fait que j'ai tenté de remplacer des ambassadeurs impliqués dans le système de corruption a joué, soupçonne-t-elle. Récemment, je m'étais opposée à l'ambassadeur en Ukraine qui avait lancé une affaire immobilière sans passer par les appels d'offres usuels. Et j'avais beaucoup irrité l'ambassadeur à Moscou en décidant de faire vendre une propriété de l'Etat géorgien au centre de Moscou qui était très convoitée.»
«Equipe». A son appel, des milliers de Géorg