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Libération

La Défense à charge dans l'affaire Poncet

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Selon le ministère, l'Ivoirien tué en mai était sous contrôle des soldats français.
publié le 21 octobre 2005 à 4h10

Scène bien singulière, hier matin au ministère de la Défense, quand son porte-parole, Jean-François Bureau, a dû expliquer à la presse que l'affaire Poncet était sans doute plus «grave» que ce que le Figaro laissait entendre. Le général Henri Poncet, ancien patron de la force Licorne en Côte-d'Ivoire, a été suspendu lundi de ses fonctions, à cause de la mort suspecte d'un Ivoirien, le 13 mai dernier.

A partir de sources militaires anonymes, le Figaro d'hier racontait ainsi «le vrai récit de la "bavure" de Licorne» : «Les soldats français repèrent le délinquant le long d'une route. L'homme s'enfuit à travers champs. Le chef de peloton fait alors débarquer ses hommes, qui ouvrent le feu. Quelque 650 cartouches sont tirées. Blessé gravement, l'homme est laissé pour mort. Des villageois le ramènent ensuite sur le bord de la route où il meurt.»

«Faits sérieux». Ce récit est pourtant bien en deçà de la gravité des faits. Car, dès lundi soir, le ministère de la Défense expliquait que la victime, Firmin Mahé, 30 ans, avait été «appréhendé par des militaires français». Evoquant «les circonstances graves et les faits sérieux», le porte-parole Jean-François Bureau l'a confirmé hier : Firmin Mahé n'était pas «détenu» au sens juridique du terme par les militaires français, mais sous «leur garde, leur contrôle». Et d'ajouter qu'«il était vivant à ce moment».

Selon le communiqué de l'opération Licorne, diffusé le 17 mai, le suspect, «blessé très grièvement», est «décédé des suites de ses bles