Le Caire de notre correspondante
Le procès de Saddam Hussein donne des idées à certains Egyptiens. «C'est le premier leader arabe à être jugé, et j'espère bien qu'il ne sera pas le dernier», assène Antoine Hadib, professeur. «Il ne faut pas se leurrer : nous savons les crimes qu'il a commis contre les Irakiens. Maintenant, tous les autres, présidents ou rois, sauront qu'ils doivent faire attention à leur peuple, qu'ils doivent le respecter et l'aimer, car le cas de Saddam aura servi d'exemple.» A ses côtés, un collègue acquiesce. «Personne ne peut plus échapper à la justice.» L'ancien dictateur n'inspire guère de pitié. Pour le quotidien égyptien Nahdet Misr, la chose est entendue : «La corde attend Saddam Hussein.»
Impartialité.
Discrète à la veille de l'ouverture du procès, préférant s'appesantir sur la visite en Irak du secrétaire général de la Ligue arabe, la presse égyptienne a consacré hier ses unes au sort de Saddam. Un exercice de haute voltige. Ainsi, le quotidien gouvernemental Al-Ahram, qui, tout en rappelant à demi-mots les exactions du raïs irakien, s'interroge sur l'impartialité de son procès. Les chaînes de télévision satellitaires, telles la qatarie Al-Jezira, mettent quant à elles davantage l'accent sur le fait que l'ancien maître de Bagdad est le premier leader arabe à être jugé que sur le détail de ses crimes. Ce que note avant tout la presse arabe, c'est la morgue du dictateur déchu, défiant ses juges.
Une arrogance qui n'est pas sans provoquer une certaine f