Téhéran de notre correspondante
Kill Bill au cinéma, Usual Suspects à la télé et Nora Jones dans les boutiques de disques ? Cela existe bel et bien sous la République islamique d'Iran. Mais plus pour longtemps. Un rapport en provenance du Conseil suprême de la révolution culturelle, dirigé par le président ultraconservateur, Mahmoud Ahmadinejad, a interdit hier la distribution et la projection de films étrangers faisant «la propagande des idées laïques, féministes, libérales, nihilistes». De même, «aucune licence ne doit être délivrée pour la diffusion de films allant à l'encontre de la suprématie de la religion». La nouvelle loi s'étend aussi bien à la radio et la télé qu'au cinéma ou aux centres culturels et vise tout matériel audiovisuel qui promeut «la violence, les drogues et boissons alcoolisées» et surtout galvanise les «puissances arrogantes», comprenez les Etats-Unis.
Copies. Lors d'une exposition célébrant la lecture du Coran, Ahmadinejad a déclaré qu'un gouvernement islamique se devait de «promouvoir la culture du Coran» et d'en instaurer les principes au sein de la société. Une croyance partagée par son équipe. Hossein Safar Harandi, nommé cet été à la tête du ministère de la Culture et de la Guidance islamique, en charge de délivrer les permis pour tous projets culturels et artistiques, avait attiré l'attention sur la nécessité d'un «retour à la culture iranienne islamique» sérieusement affaiblie, selon lui, durant les années réformistes. Sous les huit ans de la p