Menu
Libération

Le Brésil veut désarmer par les urnes

Article réservé aux abonnés
Le résultat du référendum pour interdire la vente d'armes, dimanche, promet d'être serré.
publié le 22 octobre 2005 à 4h11

São Paulo de notre correspondante

Le Brésil détient le record mondial de morts par armes à feu, avec en moyenne 39 000 victimes chaque année. Plus qu'en Irak ! Face à cette situation catastrophique, les Brésiliens sont appelés dimanche à se prononcer par référendum pour ou contre l'interdiction de la vente des armes et des munitions. Selon le dernier sondage, la bataille est serrée : le non, majoritaire chez les plus aisés, recueille 49 % des intentions de vote, contre 45 % pour le oui, qui domine parmi les plus pauvres. Dans leur écrasante majorité, les morts par armes à feu sont des hommes jeunes, pauvres et noirs. Le nombre des armes à feu, responsables de 64 % des assassinats, est estimé à 17 millions dans le pays, dont seulement 40 % détenues légalement.

Laboratoire. A Jardim Angela, un district de 300 000 âmes aux confins de São Paulo, les meurtres sont trente fois plus nombreux que dans les quartiers riches de la capitale économique du Brésil. En 1996, l'ONU avait même classé Jardim Angela comme le quartier le plus violent au monde. Depuis lors, le nombre de meurtres y a baissé de moitié et ce district est devenu un laboratoire de la lutte contre la violence. «Les jeunes n'ont ni éducation ni emploi ni loisirs, alors ils basculent dans la criminalité ou la drogue. Ils se font tuer parce qu'ils n'ont pas de quoi payer leur dose ou encore dans les guerres de gangs et les hold-up. Sans compter les crimes commis sous l'emprise de l'alcool», raconte Jayme Crowe, le prêtre ir