Beyrouth de notre correspondante
«Cette fois-ci, nous allons aller jusqu'au bout.» Au printemps, Elias Atallah, secrétaire général de la gauche démocratique, et ses alliés de l'opposition antisyrienne avaient échoué à faire tomber le président de la République, Emile Lahoud, le symbole, pendant sept ans, de l'occupation syrienne. Aujourd'hui, forts des conclusions de la commission d'enquête internationale, ils ont relancé l'offensive. Dès hier soir, ils ont organisé une manifestation pour réclamer la tête du chef de l'Etat.
Non seulement le rapport Mehlis confirme l'implication dans l'assassinat de Hariri de quatre des proches de Lahoud, les généraux arrêtés fin août qui dirigeaient les services de sécurités libanais. Mais, surtout, il affirme qu'un des «suspects» identifiés par la commission d'enquête, Ahmad Abdel-Aal, aurait «appelé sur le téléphone portable du président Emile Lahoud à 12 h 47, quelques minutes avant l'explosion». Si le bureau de presse présidentiel a trouvé la parade selon la version officielle, un «appel a bien été enregistré sur un des portables en service à la présidence [...] mais cet appel ne s'est pas fait avec le Président» , il en faudra plus pour convaincre les Libanais.
Même Michel Aoun, député chrétien et longtemps favorable au général, envisage sa démission à la condition qu'elle fasse «l'objet d'un dialogue et d'un consensus politique». Du côté du Hezbollah, le grand allié de Lahoud, silence radio. Le parti chiite intégriste n'avait toujours