L'avocat qui défendait mercredi l'un des coaccusés de Saddam Hussein dans le massacre de Doujaïl a été enlevé jeudi soir et exécuté par ses ravisseurs, ce qui soulève une fois de plus la question de la protection des acteurs du procès. Le corps de Saadoun Janabi, tué d'une balle dans la tête, a été retrouvé abandonné derrière une mosquée de Bagdad, une heure environ après son kidnapping. L'avocat représentait au procès Awad Ahmed al-Bandar, un ancien juge du tribunal révolutionnaire qui avait condamné à mort près de 150 chiites après l'attentat manqué contre l'ex-dictateur, en juillet 1982.
Menaces. L'assassinat a soulevé la colère dans les rangs de la défense. L'avocat de Saddam Hussein, Me Khalil al-Doleimi, a mis en cause l'armée américaine pour le manque de protection des personnes intervenant dans le procès, qui doit reprendre le 28 novembre : «L'Irak est sous la protection des troupes américaines et nous les tenons pour responsables. La Convention de Genève oblige la force occupante à défendre les citoyens du pays occupé.» «Cet enlèvement a pour but d'effrayer les avocats qui défendent les membres d'une direction légitime», a-t-il ajouté à la télévision Al-Jezira, soulignant que les menaces «par mail, par téléphone ou directes» étaient «constantes».
«Si on n'arrive pas à protéger les avocats, comment vont-ils pouvoir défendre leurs clients et comment les témoins vont-ils oser se présenter devant le tribunal ?», s'est interrogé, de son côté, Me Badie Izza