Buenos Aires de notre correspondant
Les Argentins, qui élisaient hier la moitié de leurs députés et un tiers de leurs sénateurs, se répètent la même blague féroce. Les époux Kirchner, Nestor, le chef de l'Etat, et sa femme Cristina, sénatrice et candidate à un nouveau mandat, ont hérité d'un nouveau nom, celui de la principale chaîne de vente d'électroménager du pays. Le couple présidentiel n'a pas su renoncer aux vieilles habitudes clientélistes d'un mouvement péroniste qu'il dit pourtant vouloir moderniser avec son Front pour la victoire. Sous couvert d'aide sociale, les municipalités du Grand Buenos Aires, proches de Cristina Kirchner, ont distribué à tour de bras robots de cuisine, micro-ondes ou gazinières durant la campagne.
Péronisme historique. Hilda Duhalde, qui affronte Cristina Kirchner dans cette même circonscription de Buenos Aires, incarne, quant à elle, le péronisme historique porté par le Parti justicialiste. Femme de l'ex-président Eduardo Duhalde, qui a pacifié le pays après la crise de 2002, elle s'est contentée de distribuer cahiers, crayons, règles et gommes aux élèves de la province. Un choix moins généreux , d'autant que l'année scolaire prend fin dans un mois et demi. Ces pratiques, décriées par une opposition qui brille par son absence, sont monnaie courante dans la province de Buenos Aires, la plus riche et la plus peuplée d'Argentine, fief électoral du péronisme.
Cristina Kirchner comme Hilda Duhalde revendiquent l'héritage d'Eva Péron, muse de Juan P