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Libération

Les «honnêtes citoyens» veulent rester armés au Brésil

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Le non l'a emporté par 63,9 % lors du référendum sur les ventes d'armes.
publié le 25 octobre 2005 à 4h13

São Paulo de notre correspondante

«La peur l'a emporté», résume la Folha de São Paulo. Les Brésiliens ont massivement rejeté, dimanche par référendum, l'interdiction de la vente d'armes et de munitions. Le non a raflé 63,9 % des voix, contre 36,1 % pour le oui. Pour les observateurs, ce raz de marée exprime avant tout le désaveu des Brésiliens face à la violence et leur manque de confiance dans la capacité de la police, jugée inefficace et corrompue, à garantir la sécurité.

Destruction. Certains parlent aussi d'un vote sanction contre le gouvernement de Lula (en proie à un scandale de corruption), qui défendait le oui. Le camp du oui, qui recueillait 80 % des intentions de vote en août, a perdu du terrain à cause d'une campagne désastreuse et malgré de bons arguments. De fait, le rachat et la destruction par l'Etat de plus de 460 000 armes en circulation ont permis de réduire de 8,2 % en 2004 le nombre de morts par armes à feu (soit 99 par jour !) souvent dues à des disputes, à la vengeance ou aux tirs accidentels. L'interdiction de ce commerce pouvait donc accentuer la tendance, voire même réduire la criminalité, car une partie des armes achetées légalement est volée par les bandits.

Contrebande. Mais le camp du non, accusé de collusion avec le lobby de l'industrie de l'armement, s'est montré plus convaincant en affirmant que l'interdiction désarmerait l'honnête citoyen et non les truands, qui continueront à voler (voire à acheter) l'arsenal de la police ou de l'armée, minées