Menu
Libération

Suisse : huit ans de prison pour une vengeance

Article réservé aux abonnés
Un ingénieur ossète avait tué un contrôleur aérien pour venger la mort de sa femme, tuée dans un crash.
publié le 27 octobre 2005 à 4h15

Genève de notre correspondant

Huit ans de réclusion pour avoir vengé sa femme et ses deux enfants. Après une journée et demie de débats, le tribunal cantonal de Zurich n'a pas accepté les arguments de l'avocat de l'ingénieur ossète Vitali Kaloev, 49 ans, qui avait, l'an dernier, tué un contrôleur aérien danois présumé responsable de la catastrophe aérienne dans laquelle ses proches avaient trouvé la mort. Le 24 février 2004, l'assassin ­ soigné après le drame en hôpital psychiatrique, il a affirmé au procès avoir tout oublié ­ s'était rendu chez sa victime, en service le soir du crash aérien d'Ueberlingen, le 1er juillet 2002. Selon le procureur, l'accusé a agi de façon contrôlée en éliminant les indices compromettants. Il a ainsi pensé à jeter l'arme et à faire disparaître les vêtements et éléments couverts de sang.

Soixante et onze personnes, dont 54 enfants, avaient été tuées dans la collision d'un Tupolev de la compagnie Bashkirian Airlines et d'un avion de fret au-dessus du lac de Constance. La responsabilité de la société de contrôle aérien suisse Skyguide avait été mise en évidence par l'enquête.

Les juges de Zurich, qui ont prononcé leur verdict rapidement, n'ont pas retenu la version du crime passionnel. Ce qui promet de provoquer de nouveaux remous en Ossétie du Nord, une république de Russie, où plusieurs centaines de parents et d'enfants avaient adressé l'an dernier une lettre de protestation aux autorités helvétiques. Tous demandaient un pardon officiel que les aut