New York de notre correspondant
Plus de 2000 entreprises impliquées, mais aussi des personnalités parmi lesquelles l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, et les ex-diplomates Jean-Bernard Mérimée et Serge Boidevaix : c'est une gigantesque pompe à corruption que la commission d'enquête indépendante présidée par l'ancien président de la Banque centrale américaine, Paul Volcker, s'est employée à démonter. Dans son rapport publié hier (1), elle détaille les mécanismes utilisés pour détourner le programme «Pétrole contre nourriture» mis en place par l'ONU en 1996. Bagdad s'était vu autoriser une reprise limitée de ses exportations pétrolières afin de financer l'importation de biens de première nécessité. Par ses failles, le programme a permis au régime de Saddam Hussein de capter illégalement 1,8 milliard de dollars.
Millions de barils. Le principe des détournements était déjà connu : «L'Irak pouvait choisir à qui il vendait son pétrole, rappelle le rapport. Il a exercé cette discrétion pour accorder des contrats à son avantage», d'abord en privilégiant des «amis» du régime, puis en générant des revenus illicites, notamment grâce à des «surcharges» encaissées sur les ventes. Parallèlement, le régime accordait des «allocations» à des hommes politiques ou des hommes d'affaires «influents dans leurs pays» et épousant «les vues pro-irakiennes». Ces bons d'achat étaient ensuite revendus avec une commission à des sociétés pétrolières.
Le rapport affirme que Charles Pasqua et l'a