Pendant quelques jours, les images satellites à haute résolution de la région dévastée par le séisme du 8 octobre, au Cachemire, ont disparu du Web. D'après la revue Nature (1), le Pakistan s'est démené pour obtenir leur retrait, invoquant des raisons de sécurité nationale, dans un Cachemire qu'il dispute à l'Inde depuis l'indépendance.
Ces images sur lesquelles routes coupées, éboulements et immeubles détruits sont souvent bien visibles ont été retirées des sites d'ONG et surtout de celui de l'Unosat (2), alimenté par la Charte internationale «Espace et catastrophes majeures». Mis en place en 2000, ce mécanisme permet de mobiliser en urgence les agences spatiales disposant de satellites d'observation et de distribuer gratuitement ces images aux services publics et aux gouvernements disposés à venir en aide aux populations. La France y participe avec son satellite Spot, l'Agence spatiale européenne avec ses satellites radars ERS et Envisat.
Déjà activé près d'une centaine de fois depuis sa création, et vingt-cinq fois rien qu'en 2005, ce dispositif précieux, prévu au départ pour les gouvernements, est de plus en plus utilisé par les ONG et même par des particuliers puisque l'accès en est libre et gratuit sur le Web. Une fois téléchargées depuis le site de l'Unosat, ces images, d'une résolution frisant parfois le mètre, peuvent vivre leur vie sur Internet et être utilisées par n'importe qui, pour sauver une population comme pour mener une opération militaire ou terroriste.
La dé