Montréal envoyé spécial
Le Québec se prend à rêver. Fleur de lys contre feuille d'érable. Dix ans après la défaite du référendum sur l'indépendance du 30 octobre 1995, la province se rêve pays. Il y a une décennie, par la peau des dents, comme on dit au Québec, à peine 1 % d'écart, la province avait refusé la sécession et le Canada était resté entier. Peut-être pas pour longtemps.
Sondages. «Ils vont recommencer», titrait, réprobateur, le week-end dernier, The Gazette, le quotidien anglophone et procanadien de Montréal. On n'en est pas tout à fait là, mais la conjonction astrale est favorable comme elle ne l'a jamais été en dix ans. Les sondages dans ce pays au nationalisme cyclothymique montrent depuis quelques mois une majorité stable pour le oui de 50/51 %. Après être passé par des abysses de 35 % d'opinions favorables, dans un pays de 7 millions d'habitants, dont 80 % de francophones. Le parti au pouvoir au Québec, les libéraux fédéralistes, est très impopulaire et le gouvernement canadien est englué dans une série de scandales. Ottawa a illégalement dépensé des millions de dollars pour lutter par la corruption contre la fibre souverainiste de ces maudits Québécois.
Le Parti québécois indépendantiste , dans l'opposition, sent le vent gonfler ses voiles après de dures années. Il reprend espoir de revenir au pouvoir à la prochaine législature, vers 2006 (date précise au choix du Premier ministre). Et promet d'organiser dans la foulée un nouveau référendum après les échecs