Abidjan envoyé spécial
Dans deux hangars de l'aéroport international d'Abidjan dorment au moins 60 tonnes de munitions dans des conditions de stockage hasardeuses, pour ne pas dire inquiétantes. En cas d'accident, l'aéroport ainsi que toutes les habitations voisines seraient ravagés. Située à quelques kilomètres de là, la base militaire française du 43e Bima (bataillon d'infanterie de marine) ne serait pas épargnée. «Le souffle de l'explosion serait bien supérieur à celui d'AZF à Toulouse, en septembre 2001», cauchemarde un officier de la force Licorne. Des discussions sont en cours entre l'Onuci, opération des Nations unies en Côte-d'Ivoire, et les autorités militaires ivoiriennes pour obtenir le transfert de ces armes dans un lieu moins exposé.
A la hache. C'est le 6 novembre 2004 que les soldats français, effarés, ont découvert l'existence de ce stock. Après le bombardement d'un casernement de Licorne à Bouaké par l'aviation du président Laurent Gbagbo, ils reçoivent l'ordre de neutraliser tous les aéronefs militaires ivoiriens. Sur l'aéroport d'Abidjan, après avoir repéré les munitions situées à proximité, les soldats détruisent les avions et hélicoptères à la hache... La moindre déflagration aurait pu déclencher une gigantesque explosion.
Depuis cet épisode, ce stock d'armes ne sert plus à rien : il s'agit surtout de bombes destinées aux hélicoptères MI-24 , tous détruits en novembre par l'armée française. «Ce matériel a été essentiellement accumulé par le régime de Lauren