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Libération

Le Japon embrasse la droite ultraconservatrice

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publié le 1er novembre 2005 à 4h21

Tokyo de notre correspondant

Le Japon vire à droite. Deux jours après la présentation d'un projet de réforme constitutionnelle visant à enterrer le pacifisme constitutionnel, le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a nommé hier à des postes stratégiques plusieurs faucons ultraconservateurs et néonationalistes. Trois au moins sont connus pour cautionner une historiographie révisionniste qui constitue une insulte flagrante aux mémoires collectives de la Chine et de la Corée, entre autres.

«Provocation». Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Taro Aso, 65 ans, est un poids lourd du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir. Un dur qui ne cache pas ses opinions ultranationalistes et défend chaudement les cinq visites controversées menées depuis 2001 par Koizumi au sanctuaire shinto de Yasukuni (où sont honorés les noms de 2,5 millions de Japonais «morts pour la patrie» durant la Seconde Guerre mondiale, dont ceux de 14 grands criminels de guerre). Visites dénoncées à chaque reprise par Pékin, Séoul ou Singapour, comme une «justification de l'impérialisme nippon» dont ils ont souffert. Les guerres menées par le Japon en Asie dans la première partie du XXe siècle ont fait des millions de victimes. Taro Aso visite lui-même régulièrement ce haut lieu du nationalisme. Hier, sa nomination était déjà considérée par la presse chinoise et coréenne comme une «provocation».

De son côté, l'ex-ministre de l'Economie, Fukushiro Nukaga, a été placé à la tête de l'Agence de défense (