Berlin de notre correspondante
Le SPD n'avait déjà plus de chancelier. Maintenant, il n'a plus de président. Le SPD et la CDU/CSU devaient faire hier soir l'une des premières annonces importantes sur les projets de la grande coalition en matière budgétaire. Mais un contretemps est venu obscurcir l'événement. La désignation en début d'après-midi d'un nouveau secrétaire général du SPD a mis le feu aux poudres. S'estimant désavoué, le président du parti, Franz Müntefering, qui n'a pas réussi à imposer son candidat, a annoncé qu'il ne souhaitait pas être reconduit à son poste lors du prochain congrès, le 14 novembre. Pis, il a laissé entendre qu'il refuserait peut-être de devenir ministre du Travail au sein du gouvernement de coalition.
Viabilité. Le cabinet doit en principe prendre ses fonctions une fois qu'Angela Merkel (CDU) sera désignée chancelière par le Bundestag, le 22 novembre. Histoire de créer un peu plus la confusion dans la classe politique allemande, le président de la CSU, Edmund Stoiber, a fait part hier de ses doutes concernant la viabilité d'une grande coalition sans Müntefering. Stoiber aurait même laissé entendre que, dans ces conditions, il renoncerait lui aussi à entrer dans le gouvernement. La menace est-elle sérieuse et met-elle en péril le fragile attelage gouvernemental ? Possible. Mais Edmund Stoiber n'a pas attendu les déboires du SPD pour proférer pareilles menaces.
Depuis quinze jours, il exige que les compétences de son ministère de l'Economie soient