Amsterdam de notre correspondante
Un an après son assassinat par un islamiste, le 2 novembre 2004, Theo Van Gogh continue de secouer les Pays-Bas. Même la cérémonie officielle, prévue ce matin sur Linnaeusstraat, la rue d'Amsterdam où Theo Van Gogh avait été égorgé par le jeune Néerlando-Marocain Mohammed Bouyeri, a donné lieu à polémique.
Il aura fallu l'intervention d'Anneke Van Gogh, la mère du réalisateur, pour que deux amies de son fils soient invitées : Rita Verdonk, la ministre de l'Intégration, et Aayan Hirsi Ali, députée d'origine somalienne, toutes deux membres du Parti libéral (VVD). Aayan Hirsi Ali avait écrit le scénario de Soumission, le dernier film de Theo Van Gogh, pamphlet sur la condition féminine dans les sociétés musulmanes. La famille de Theo Van Gogh, arrière-petit-neveu du peintre, ne voulait pas de la commémoration organisée par le maire travailliste Job Cohen. Elle ne voulait pas non plus du discours du Premier ministre (chrétien-démocrate) Jan Peter Balkenende. Elle lui reproche d'avoir participé, juste après le meurtre de son fils, à des réunions de «solidarité» avec les musulmans des Pays-Bas... avant même d'avoir pris contact avec elle.
La colère d'Anneke Van Gogh n'est pas retombée, à l'image de la tension qui s'est installée aux Pays-Bas après la mort de Theo Van Gogh. «Le ressentiment antimarocain se manifeste de mille façons dans la vie quotidienne», regrette Abou Menebhi, à la tête d'une association marocaine d'Amsterdam. Ce n'est qu'en juille