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Libération

Cataclysme dans la diplomatie iranienne

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Téhéran a annoncé le rappel d'une quarantaine d'ambassadeurs et de chefs de mission.
publié le 3 novembre 2005 à 4h23

En pleine tension internationale, alimentée par la question du nucléaire, Téhéran a annoncé hier le rappel d'une quarantaine d'ambassadeurs ou chefs de mission dans les tout prochains mois. Ce rappel, qui concerne notamment les ambassadeurs d'Iran à Paris, Berlin, Londres et Genève, tous concernés par le dossier nucléaire, intervient alors que leurs successeurs ne sont pas connus. Il traduit un bouleversement complet de la diplomatie iranienne à un moment crucial : Téhéran, qui a repris la conversion d'uranium, risque de voir son dossier envoyé le 24 novembre devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Le ministre des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, n'a pas fourni d'autre explication que «la fin de la mission» de ces diplomates ou l'âge de la retraite. Un argument qui ne trompe personne : l'ambassadeur à Londres n'était en poste que depuis un an, celui en Algérie depuis trois mois et celui en Malaisie depuis quelques mois.

Fuite en avant. Ce cataclysme diplomatique, qui voit le limogeage de la fine fleur des ambassadeurs iraniens, est sans précédent dans l'histoire du régime. Non content d'exprimer un raidissement du président Mahmoud Ahmadinejad, il apparaît aussi comme une fuite en avant à l'heure où se met en place un front très large au sein du pouvoir pour contester sa gestion du pays.

Les attaques les plus virulentes viennent notamment de l'aile dure du régime. Devant le Parlement, Mahmoud Hachémi Shahroudi, chef de l'autorité judiciaire, s'est livré mardi à un réqu